La méditation Zen

Le zen est avant tout une pratique : zazen, qui est la pratique de la méditation sans objet.

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Le Zen est à la fois philosophie, psychologie et pratique de la méditation. L’intérêt du monde occidental pour le Zen a débuté avec la publication du traité « Essais sur le bouddhisme Zen » du Japonais D. Suzuki, C.G. Jung a rédigé la préface en anglais . Le zen s’est amplifié lors de l’occupation du Japon pendant la Seconde Guerre mondiale, en particulier parmi les artistes, les philosophes comme Heidegger et les psychologues.

Taisen Deshimaru fut un grand maître zen. Il a fait connaître cette branche du bouddhisme japonais en Europe, et plus particulièrement en France, où il a résidé de 1967 jusqu’à sa mort.

Cette pratique est directement connectée à l’expérience d’un homme, Shakyamuni, qui chercha les causes de la souffrance inhérente à la condition humaine, et qui proposa des remèdes à cette souffrance.

Au terme de sa méditation, il est devenu le Bouddha, l’éveillé : Il a levé le voile de l’ignorance sur les causes de la souffrance et il est revenu à la dimension naturelle, libre et solidaire de l’être humain :

  • Il a découvert que la vie vu par l’ego est intrinsèquement insatisfaisante car, quelle que soit la manière dont elle se déroule, elle se conclut toujours par la mort.
  • Il a ensuite découvert que la souffrance vient de l’attachement : attachement à obtenir les objets de notre désir et attachement à repousser les objets de notre répulsion.
  • La voie qui mène à se libérer de cet esclavage à nous-mêmes consiste à devenir des adultes responsables de nous-mêmes. Il suffit pour cela de voir la réalité telle qu’elle est ici et maintenant pour mieux abandonner les illusions suscitées par l’esprit infantile, souvent blessé.
  • L’une des voies qui permet de se libérer de l’ignorance fondamentale qui engendre l’avidité et le rejet, est la méditation.

La méditation

La méditation consiste tout d’abord à pacifier l’esprit. Non pas dans un souci de confort personnel, mais pour y voir plus clair. Et pour le Bouddha, pacifier l’esprit se réalise en plaçant son attention sur la réalité de l’ici et maintenant. Et ce placement de l’attention s’opère par l’attention au corps, à la respiration, aux perceptions, aux sensations et aux pensées. Non pas comme sujet d’analyse mais simplement pour en observer la constante apparition-disparition.

C’est une pratique de concentration-observation : se concentrer pour dégager une vision juste et ainsi observer que rien n’existe en soi-même, que rien n’est isolé, que tout existe dans un vaste réseau d’interrelations.

Un système d’interactions

Tout existe dans un système d’interactions, dans une chaîne de causes et de conséquences. Et il n’en est pas différemment de l’ego : il n’existe que dans l’interaction avec tous les stimuli qui s’exercent sur lui, depuis la conception, en passant par la naissance, l’existence à travers les différents stades de notre vie, jusqu’à notre mort. À quoi il faut ajouter les effets de nos environnements familiaux, scolaires, sociaux, professionnels, religieux et philosophiques.

En réalité, nous sommes une agrégation de stimuli changeants, destinée à disparaître. Et c’est sur cela que nous fondons notre existence…

Quant à l’incessante apparition-disparition des phénomènes mentaux, elles nous indique que tout est impermanence.

Le Zen

Zen ne désigne donc pas un état d’esprit relax, cool, béatement tranquille. Il désigne une conscience calme et recueillie, observant avec clarté les choses telles qu’elles sont. Et, les voyant pour ce qu’elles sont – sans consistance et impermanentes –, notre conscience se libère de la fascination qu’elles exercent sur elle.

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Et cette conscience zen apparaît lors de l’expérience de méditation dénommée zazen ou zen assis pour être vécu à chacun instant dans notre vie.

Les effets du zazen se manifestent sur trois niveaux : effets physiologiques, effets énergétiques et effets psychiques

En résumé

  • Zazen  s’assoir immobile, c’est s’étudier soi-même au delà du par delà.
  • S’étudier soi-même, c’est observer les illusions engendrées par soi-même.
  • Observer les illusions engendrées par soi-même, c’est se libérer de ces illusions.
  • Se libérer de ces illusions, c’est s’éveiller à la véritable nature de notre vie, libre et sans limites.
  • Et tout cela en un seul instant.

Le texte ci-dessus est inspiré d’une conférence de François Dosan Loiseau.

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Chantal Armouet s’est investie dans le zen, au sein de l’école du zen Sōtō de Maître Deshimaru au cours d’une vingtaine d’année.
Ordonnée nonne par Roland Yuno Rech en 2014, elle  a crée  et dirigé les séances du dojo zen d’Oloron Sainte Marie et Secrétaire elle a participé régulièrement aux séances du dojo de Pau.